Mon très cher Alfred, mon tendre Victor

(actualisé le )

Dans le cadre d’une séquence sur le genre épistolaire et la correspondance de Mme de Sévigné, les élèves de 4e2 et de 4e6 ont pris leur plume pour répondre à deux lettres d’écrivains.

Voici leurs réponses à la déclaration d’amour envoyée par Alfred de Musset à George Sand (de son vrai nom Amandine Aurore Lucile Dupin).

Mon très cher Alfred,

Je fus extrêmement surprise par votre déclaration. Je suis vraiment confuse de ne point avoir répondu plus tôt, mais il me fallut un certain temps pour me rendre compte de tous ces sentiments que vous éprouvez pour ma personne. Les quelques jours qui suivirent de ma lettre, je me prenais à errer dans mes jardins, comme lorsque je cherche l’inspiration.
Au bout d’une semaine, je fis un essai d’écriture pour vous donner une réponse mais cela ne donna rien. Je pense que mon bureau est désormais rempli de brouillons de lettre pour vous.
Mes sentiments à votre égard étaient encore imprécis. Je demeurais dans cet état. J’eus l’occasion d’en parler quelquefois à une de mes plus proches amies. Je suis désormais plus sûre de mes sentiments pour vous.
Je ne pense pas que vous soyez fou ou je le serai également. Votre présence si réconfortante me manque, nos belles promenades me manquent, tout me manque. Alfred, je vous aime également et j’aimerais vous voir pour pouvoir vous aimer encore plus. Je vous remercie pour tout.

Bonne journée,

George Sand (Marion Casnin, 4e2)

PS : Je serai dans ma maison de campagne pendant les deux mois à venir. Je vous attends.

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Paris, 10 juillet 1833

Mon amour,

J’attendais votre lettre, votre déclaration d’amour. Tout d’abord, vous êtes courageux de m’écrire avec la plume de vos sentiments, contrairement à certains bourgeois prétentieux. Vous vous pensez sot ? Je ne suis pas de cet avis. La franchise, chez un homme, est une grande qualité pour moi. A vrai dire, moi aussi, j’éprouve des sentiments pour vous. Vous êtes si doux, jovial, festif. Comment ne pas tomber amoureuse de vous !
Emmenez-moi, loin, très loin du quotidien maussade, ennuyeux ; allons voyager ensemble dans des contrées lointaines, laissez-moi devenir votre muse, mettez de la couleur dans ma vie et j’éclairerai la vôtre en vous inspirant dans vos écrits ; voguons sur les flots de l’amour, en nous tenant par la main, mon amour, courons dans les plaines de notre beau pays, mon amour, baignons-nous dans les rivières reflétant le soleil, mon amour, humons les odeurs de la moite forêt, mon amour. Ouvrez-moi la porte de vos rêves et je vous ouvrirai celle de mon esprit, vous m’avez ouvert la porte menant à vos sentiments, je vous donnerai la clé de mon âme.
Faisons-nous porter par les vents de l’euphorie ou ceux de l’extase. Apportez-moi la jouissance d’être à vos côtés. Pour tout vous dire, je ne serai sereine qu’à vos côtés, mon amour de toujours, tutoyons-nous et appelons-nous de nos vrais noms.

Avec toute mon affection et mon amour,

Amandine (Jean-Marc Farès, 4e2)

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Voici maintenant les réponses des élèves à la lettre d’amour envoyée par Victor Hugo à Léonie Briard, sa maîtresse.

Paris, 20 novembre 1845

Mon tendre Victor,

Ta lettre m’a fait extrêmement plaisir. J’aimerais te dire à quel point tu me manques ainsi que tous ces moments passés à tes côtés, mon amour. Mon coeur souffre sans toi à côté de moi. Je suis impatiente de te retrouver, de pouvoir te déclarer mon amour. Nous deux, rien que nous deux. Nous vieillirons ensemble, nous mourrons ensemble. Je ne peux te le promettre, mais juste espérer, mon ange, que nous revivrons tous ces moments passés ensemble, à nous câliner, nous embrasser, à nous exprimer notre amour.
L’espoir fait vivre, donc je vis pour espérer te voir, pour espérer que notre histoire, notre si magnifique histoire continue. Le bonheur, je pense, n’existe pas. C’est juste la souffrance qui fait une pause. Mon coeur se repose quand le tien est à côté de moi. Mais quand il n’est pas là , mon coeur a froid. Ecoute mon coeur, la seule chose qui me fait vivre, il te réclame. Toi et pas un autre. Quand je te vois, mon coeur bat à toute allure. C’est simplement pour te dire je t’aime, je t’attends, mon coeur aussi.

A bientôt, mon tendre. (Daphné Alves Leite, 4e6)

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Dimanche, une heure de l’après-midi,

Oh ! Mon Victor,

Tu ne sais à quel point ta lettre m’a fait plaisir. Quand elle m’est parvenue ce matin et que j’ai vu ton nom gravé au dos, j’étais tout d’abord effrayée à l’idée de la décacheter. Mais après l’avoir lue et relue avec beaucoup d’émotion sur le banc du parc où nous nous sommes rencontrés pour la première fois, je me suis rendue compte de la tendresse et de l’amour que tu éprouvais pour moi...
Oh ! Mais ne t’inquiète pas, c’est réciproque. Tous tes sourires, tes caresses, tes regards... tout cela ne me laisse pas indifférente, loin de là , cela me réjouit d’avoir un si bel homme à mes côtés et qui s’intéresse à moi, pas seulement pour mon physique, mais pour ce que je suis vraiment. Je sais que quelque part, être ta maîtresse n’est pas forcément correct, mais je le suis parce que je t’aime vraiment. Hélas, notre relation doit s’arrêter ici.
Mon mari, le baron Alfred Briard nous a surpris l’autre jour dans le parc. Puis, il m’a répété maintes et maintes fois que, s’il me revoyait encore une fois à tes côtés, il te traquerait et te tuerait. Alors, par mesure de sécurité et par amour, j’ai pris cette décision. Je te quitte sur ces mots.

Adieu Victor !

Léonie (Valentin Salmon, 4e6)